Alors que la belle saison est de retour, les Val d’Yerrois renouent avec les activités d’extérieur, repas dans le jardin, balades en forêt, etc. Hélas, ils renouent aussi avec les nuisances aériennes, qui polluent parfois un cadre de vie que nous veillons tous, au quotidien, à améliorer.
C’est dans ce contexte que le président du Val d’Yerres vient de saisir le ministre des Transports, pour exiger que soit mis un terme aux nuisances subies par notre territoire lors des décollages à l’est depuis Orly. Qu’elles soient enfin reconnues pour ce qu’elles sont et que l’Etat, au lieu de céder face aux corporatismes et aux puissants intérêts financiers, les jugule fermement !
C’est tout le sens du courrier adressé au gouvernement, qui indique notamment :
« La Communauté d’Agglomération du Val d’Yerres a pu bénéficier, de la part d’Aéroports de Paris, du déport du logiciel de contrôle et de visualisation des trajectoires « VITRAIL », ce qui représente un gage de transparence et permet de vérifier que les aéronefs respectent bien les procédures.
Ce logiciel est placé sous la responsabilité de l’Association AVEVY (Vigilance Environnement de la Vallée de l’Yerres), agréée par les Pouvoirs Publics, membre du collectif Alerte Nuisances Aériennes, qui fédère 23 communes et représente 365.000 habitants.
Or, c’est précisément grâce à cet outil que nous sommes en mesure de constater le nombre impressionnant d’aéronefs qui ne respectent pas les trajectoires autorisées, sur la piste 3, au décollage face à l’Est.
Au cours du 1er semestre 2012, 231 manquements à la règlementation (sortie prématurée de VPE, non-respect de couvre-feu, non-respect du sens de décollage des vols en dérogation au couvre-feu, utilisation des reverses entre 22h et 6h15…) ont été relevés :
d’une part, les turbopropulseurs quittent prématurément la limite du V.P.E. (à environ 2500 pieds comme autorisé dans la procédure) mais ne respectent pas le virage permettant de rejoindre le radial 247 et négocient un virage parfois très serré en direction de l’ouest survolant ainsi nos communes à basse altitude sur plusieurs nautiques.
d’autre part, les réacteurs respectent le V.P.E mais, à peine ont-ils atteint la limite de celui-ci, soit à 6,5 Nm d’Orly, ils négocient un virage très serré qui les conduit au-dessus des zones habitées à basse altitude pour prendre un cap direct vers Rambouillet au lieu de suivre le radial 247 de Coulommiers, qui les contraint à survoler le PO 086 situé à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Je vous rappelle que la conception de cette procédure a fait l’objet d’une enquête publique sur laquelle nous avons donné notre accord, et qu’il convient donc de respecter.
Dans la plupart des cas, ces violations sont justifiées par des conditions météorologiques ou des contraintes de trafic qui, dans les faits n’existent pas. A titre d’exemple, les deux déviations du 21 juillet 2012 à 18h19 et 18h25 ont été justifiées par une cause de météo orageuse contestable. De même le samedi et le dimanche des trajectoires directes sont données aux gros porteurs alors que le trafic est très calme sur la plate-forme d’Orly, le week-end.
Les informations fiables dont nous disposons, nous permettent d’affirmer que, si les avions ne respectent pas les procédures, c’est qu’ils y sont autorisés, sinon incités par les contrôleurs aériens qui, pour plus de confort professionnel, préfèrent les mettre en trajectoire directe.
Ces virages serrés empêchent les avions de prendre de l’altitude, d’où le volume des nuisances ressenties par les populations survolées. Cette situation est d’autant plus pénalisante que, pour des raisons conjoncturelles, on constate une augmentation du nombre de vols vers l’ouest.
Ce non-respect des procédures est inadmissible ; aussi faut-il absolument qu’à côté de la contrainte V.P.E., soit gravée dans le marbre l’obligation du virage essentiellement au-dessus de champs et de forêts (dont Sénart).
De même, il est inadmissible que des dérogations soient accordées au couvre-feu au motif de difficultés techniques invérifiables : le vol FWI542 en direction de Pointe-à-Pitre a été autorisé à décoller le 5 août 2012 à 0H27 alors qu’il était programmé à 14H40. Or, plutôt que d’annoncer aux passagers que le départ aurait lieu le lendemain, la compagnie a pu le faire décoller une heure après le début du couvre-feu. De plus, ce vol n’a pas respecté le sens de décollage imposé par la règlementation en période de couvre-feu (face à l’ouest normalement) et a fait l’objet d’une trajectoire directe alors que le ciel était vide.
Faut-il rappeler que l’Aéroport d’Orly n’a pas été implanté, comme Roissy-Charles-de-Gaulle, au milieu de terres agricoles, mais au cœur d’un tissu urbanisé ? Les Autorités de l’Aviation Civile ne peuvent ignorer délibérément cette réalité et s’affranchir de toutes les contraintes environnementales. »
Notre territoire, ainsi que ceux qui nous environnent (avec lesquels une démarche unifiée est désormais engagée vis-à-vis de l’Etat), ne demandent rien d’autre qu’un égal respect et une égale considération de la part des autorités publiques, trop promptes à oublier une fois de plus les habitants de la grande couronne francilienne.