Accueil > Les grands courants artistiques

Les évolutions au XIXe siècle vont également avoir une répercussion sur le monde artistique. En effet, de nombreux mouvements picturaux vont apparaître, remettant progressivement en cause le système académique.

Depuis sa création au XVIIe siècle, l’Académie soumet l’art à des principes rigides (hiérarchie des genres, primauté du dessin, travail en atelier). La voie royale pour un artiste est d’entrer à l’École des Beaux-Arts, établissement d’enseignement gratuit et laïc, dépendant directement de l’Académie qui y fait appliquer ses principes.

Le Salon, manifestation officielle annuelle de l’École, est le lieu par excellence de la représentation de l’art. C’est surtout pour les artistes l’occasion de devenir célèbres, chacun espérant y être remarqué par la critique et le public immense qui se presse dans les salles et considère ce salon comme un évènement mondain incontournable.

Les œuvres y sont admises sur délibération d’une commission composée de membres de l’Académie qui donne la préférence à la peintre d’histoire et religieuse et aux sujets mythologiques.

Cependant, ce système, de moins au moins adapté face au nombre croissant d’artistes, et donc d’envoi de tableaux, est régulièrement remis en question. De plus, certains d’entre eux souhaitent s’éloigner des sujets standards et du travail en atelier. De nouveaux courants artistiques ont ainsi progressivement émergé.

En premier lieu, le romantisme ; apparu à la fin du XVIIIe siècle et traversant tout le siècle suivant, il célèbre l’individu, la subjectivité et les émotions personnelles. L’artiste adopte l’esthétique à ses besoins et à son ressenti. L’un des représentants les plus emblématiques est Eugène Delacroix. Principalement connu pour ses compositions historiques et son goût pour l’Orient, il n’a que très rarement peint des paysages en sujet principal. « Paysage à Champrosay » en fait partie. Il s’installe dans ce village en lisière de la forêt de Sénart en 1844.

En réaction au romantisme et au néo-classicisme académique apparaît le réalisme, avec pour chef de file Gustave Courbet. Les peintres réalistes représentent la vie moderne et en particulier « la réalité sociale ». Ainsi, les réalistes redécouvrent un genre tenu pour secondaire, le paysage, qui jusqu’à présent servait seulement de décor de fond aux sujets historiques, dans une représentation de surcroît artificielle.

Cette pratique culmina avec les peintres de Barbizon qui, entre 1830 et 1870, contribuent de manière significative à rendre le genre du paysage indépendant, à populariser la peinture en plein air et à mettre en avant des scènes authentiques de la nature et de la vie rurale comme thèmes principaux.

Paysage à Champrosay, E. Delacroix, v.1849
MuMa Le Have                                                           
Le château d’Ornans, G. Courbet, v.1855     
Minneapolis Institute of Art, Minneapolis        
Forêt de Fontainebleau, C. Corot, 1834
National Gallery of Art, Washington

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