Saviez-vous que la fauvette à tête noire se promène sûrement près de chez vous : jardins, parcs urbains, lisières, bords de rivière ?
Ce passereau discret, a les mêmes mensurations que la mésange charbonnière. Il est un peu plus petit qu’un moineau domestique et moins corpulent. Par contre, notre fauvette a un bec fin et pointu d’insectivore. Son plumage est gris cendre sur le dos avec un ventre gris clair. Sa queue grise est assez longue et étroite. Le mâle arbore sur la tête une calotte noire, pareille à un béret visé jusqu’à l’œil. Alors que la femelle est coiffée d’une calotte rousse tirant vers le brun.
Comme la plupart de ses congénères, la fauvette à tête noire est assez farouche. La femelle étant plus discrète encore que le mâle car elle ne chante pas. La fauvette se tient cachée dans les frondaisons des buissons, des arbustes et jusqu’à mi-hauteur des arbres. Ce n’est pas le genre à fréquenter la cime des grands arbres. Pourtant, ces mouvements et déplacements sont vifs et elle peut être très mobile.
Le mâle indiquera sa présence par son très joli chant fluté, clair, rythmé et sonore. Ce sera le meilleur indice de son passage à proximité. Il a un registre varié composé de cris secs, répétés s’il est inquiet, de gazouillis grinçants plus ou moins longs qui servent d’introduction à la phrase flutée décrite ci-avant. Cette dernière est parfois répétée seule régulièrement entrecoupée de silences, que l’oiseau soit statique ou bien en progression dans une zone boisée.
La fauvette à tête noire n’apprécie pas les hivers rigoureux. Ainsi, en hiver, elle n’occupe pas le quart nord-est de l’hexagone. Bien que, avec le réchauffement climatique et les hivers doux qui se succèdent, les limites de ces zones de répartition soient en train de bouger. Actuellement, il n’est pas rare en région parisienne d’observer une fauvette à tête noire au mois de janvier picorant des baies de troène ou des pommes tardives sur un pommier. Habituellement, cette fauvette arrive dans notre région vers la fin février. C’est un oiseau sédentaire à l’ouest et au sud de notre pays qui migre à la belle saison vers le nord et l’est du continent. On qualifie de migrateurs partiels ces oiseaux pour les distinguer des migrateurs « vrais » qui traversent le Sahara puis la Méditerranée pour nicher en Europe. Les hirondelles, le rossignol et le Milan noir, par exemple.
La fauvette à tête noire habite les milieux assez ouverts et bien pourvus en arbres et arbustes denses, et en buissons. Comme le sont : certains parcs et jardins ainsi que les lisières de forêts, les clairières, les parcelles de régénération ou à futaie irrégulière, les boisements le longs des cours d’eau, les haies libres bocagères. Son territoire avoisine l’hectare, généralement.
Essentiellement insectivore en période de reproduction, la fauvette à tête noire est également frugivore. Notamment, à la fin de l’été : sureau noir, mûres et figues bien mûres ; en automne et hiver : fruits de lierre, baies de gui et de troène sauvage. Nous vous souhaitons au moins de l’entendre, voire de l’apercevoir.
Le petit plus
Pour donner un petit coup de pouce aux fauvettes à tête noire sédentaires, chez nous l’hiver, nous pouvons favoriser l’accès à des baies qui leur sauveront peut-être la vie, en plantant des arbustes de troène sauvage en guise de haie dans nos jardins, plutôt que des variétés horticoles qui souvent ne donnent pas de fruits. Souvenez-vous, les thuyas et autres cyprès de Lawson ne donnent rien à manger à la petite faune locale…)