Très commun, le bouleau est reconnaissable entre mille. La belle écorce blanche et lisse des jeunes arbres illumine le paysage forestier de proximité. Son feuillage clair et léger qui papillonne et bruisse au vent est agréable à contempler et à écouter.
Le bouleau est une espèce frugale qui n’a pas besoin d’un sol riche. Il s’adapte à tous les substrats notamment aux plus pauvres. C’est aussi une espèce de lumière qui affectionne d’être en plein soleil. Il a de ce fait une croissance rapide mais son espérance de vie n’est que de 100 ans. Pour ces trois raisons, on le classe parmi les espèces dites pionnières car cet arbre colonise en premier les espaces ouverts comme les landes et les clairières. Après une tempête ou un incendie forestier par exemple ce sont les premiers arbres à remplacer la végétation basse. Comme cela s’est passé en forêt de Sénart, en 2006, du côté du carrefour du rut. Quelques années après l’incendie ayant sérieusement endommagé la forêt, les bouleaux ont formé un jeune peuplement dense, aux troncs fins et blancs. Parmi eux, les jeunes pins commençaient tranquillement à prendre leurs aises lorsqu’une nouvelle catastrophe en 2018 à ruiner la colonisation naturelle des parcelles par ces pionniers. Le cycle repart à nouveau, lentement à notre échelle. Mais les biodiversités ont été impactées. La lumière du soleil inonde ce paysage, les plantes à croissance rapide en profitent.
En forêt de Sénart, les bouleaux représentent 1% des arbres. Alors que les chênes, chouchous de la sylviculture, en représentent 70%, les châtaigniers 3% tout comme le pin laricio. On y rencontre davantage le bouleau verruqueux que le bouleau pubescent. Ce dernier, apprécie les sols humides voire gorgés d’eau, alors que le verruqueux s’installe de préférence dans les landes et les boisements clairs aux sols secs. Mais, voyez-vous, il apprécie également les tourbières qui sont des milieux très humides.
Le bouleau verruqueux se reconnaît à ses petites feuilles triangulaires, dont les bords sont dentés finement mais de manière irrégulière. Aucune des deux faces de chaque feuille n’est recouverte de poils. Le tronc est bien droit et, à maturité, l’écorce blanche de sa base se crevasse et s’épaissit devenant noirâtre. L’autre détail facilitant l’identification des sujets devenus assez grands est l’extrémité retombante des branches du sommet du houppier. Son nom scientifique l’indique bien : Betula pendula, du latin pendulus signifiant « qui pend » ou « pendant ».
Avril et mai le voient fleurir. Chaque arbre porte deux types de fleurs : des chatons mâle et des chatons femelles. Ces derniers donneront à maturité des sortes de petits cônes allongés et pendants, constitués de fruits minuscules agglomérés. A la fin de l’automne et durant l’hiver, ces cônes devenus secs se désagrègent car les fruits sont dispersés par le vent. Ces derniers sont équipés d’une paire de membranes ailées, adaptation lui permettant de coloniser rapidement d’autres zones distantes favorables à cet arbre de lumière.
L’écorce de bouleau est très résistante même une fois l’arbre mort. En effet, elle est imprégnée de poix qui est une résine très collante, imperméable et inflammable, ayant aussi des propriétés antibactériennes. Même très humide l’écorce brûle bien. Dans le temps, combien de bivouacs montés dans l’urgence sous la pluie sont parvenus à se réchauffer grâce à lui. Cette poix transformée en goudron, technique connue depuis la préhistoire (Paléolithique), était utilisée à cette époque-là comme une colle voire pour l’hygiène bucco-dentaire en la mâchouillant. Plus tard, ce goudron servira à étanchéifier les embarcations en bois.
Cette espèce frugale n’en demeure pas moins généreuse car ses petits fruits ailés produits en très grande quantité font le régal d’oiseaux granivores acrobatiques qui viennent les récolter à l’extrémité des branches, tels les mésanges et les chardonnerets. De nombreuses espèces d’insectes, 140 environ, se nourrissent du bouleau. Il est donc le départ de chaînes alimentaires nombreuses et diversifiées. Qui dit insectes, dit passereaux, qui dit passereaux en milieu forestier dit épervier, par exemple.
Quelque soit la saison, le moment de la journée et le temps qu’il fait, lors d’une promenade en forêt cet arbre qui reflète la lumière vous séduira.
Le petit plus :
En milieu urbain, le bouleau pubescent qui a des feuilles plus ou moins poilues au-dessous est une espèce d’arbre qui participe efficacement à capter les microparticules polluantes en suspensions dans l’air. C’est un arbre qui améliore la qualité de l’air urbain bien que ce soit un arbre émettant beaucoup de pollen au printemps.